Le 23 décembre 2024, Philippe Tabarot a été nommé ministre délégué chargé des Transports dans le gouvernement de François Bayrou. À 54 ans, cet élu des Alpes-Maritimes, connu pour son expertise en matière de mobilité, succède à François Durovray. Il hérite d’un portefeuille stratégique au sein d’un gouvernement qui entend relever des défis majeurs pour la transition écologique, le plein emploi, et la réindustrialisation.
Un Parcours au Service des Transports et des Territoires
Sénateur des Alpes-Maritimes depuis 2020, Philippe Tabarot a une longue expérience des problématiques de mobilité. De 2015 à 2021, il a été vice-président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, chargé des transports, de l’intermodalité et de la sécurité. À ce poste, il a notamment supervisé la privatisation de la ligne TER Marseille-Nice, confiée à Transdev, une première en France.
Tabarot est également administrateur du Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART), ce qui témoigne de sa connaissance approfondie du secteur. À cette expertise technique s’ajoute un ancrage territorial fort, souligné par des figures comme le maire de Nice, Christian Estrosi, qui décrit Tabarot comme « pragmatique, efficace et ancré dans la réalité des territoires ».
Un Ministre Ambitieux et Déterminé
Philippe Tabarot s’est distingué par ses positions fermes sur des sujets sensibles. Défenseur d’un encadrement du droit de grève dans les transports, il avait déposé une proposition de loi visant à limiter les grèves pendant les périodes critiques, comme les vacances scolaires et les jours fériés. Bien que cette initiative ait suscité des critiques virulentes, notamment des syndicats, elle a été saluée par des acteurs comme le GART, qui y voient une avancée pour la sécurité des usagers et des professionnels du secteur.
En 2023, il a également co-signé un rapport proposant un assouplissement des Zones à Faibles Émissions (ZFE), démontrant sa capacité à aborder des sujets complexes avec pragmatisme.
Les Défis Qui l’Attendent
Philippe Tabarot prend les rênes du ministère à un moment charnière. Parmi les priorités qui l’attendent :
- Transition Écologique : Intégrer les exigences environnementales dans le développement des infrastructures et la gestion des transports routiers, ferroviaires et maritimes.
- Réindustrialisation : Renforcer la filière transport et logistique pour soutenir l’économie nationale.
- Réforme du Financement des Transports : Préparer une refonte du modèle financier prévue pour début 2025.
- Sécurité et Mobilité : Avancer sur des propositions de loi pour améliorer la sûreté dans les transports et faciliter les déplacements des usagers.
Positionné sous la tutelle de François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, Philippe Tabarot devra également naviguer dans un paysage politique complexe.
Réactions et Enjeux
La nomination de Philippe Tabarot a suscité des réactions contrastées. Si des organisations professionnelles comme l’Union des Entreprises de Transport et de Logistique de France (TLF) saluent son pragmatisme, les syndicats restent méfiants face à ses positions jugées « trop rigides » sur le droit de grève.
Cependant, le consensus semble se faire sur sa capacité à aborder les problématiques de mobilité avec efficacité. Comme le souligne le communiqué de la TLF : « La France a besoin d’une filière transport et logistique forte pour relever les défis du plein emploi, de la réindustrialisation et de la transition écologique. »
Conclusion
Philippe Tabarot arrive avec un bagage solide et des ambitions claires pour moderniser le secteur des transports en France. Entre pragmatisme, vision territoriale et fermeté, il devra concilier des intérêts variés tout en accélérant les transformations nécessaires à une mobilité plus durable et performante. Sa nomination marque un tournant pour un ministère crucial dans l’avenir économique et écologique du pays.