Des chiffres clés pour 2023

En France métropolitaine, l’activité intérieure de transport routier de marchandises par poids lourds a atteint 286,4 milliards de tonnes-kilomètres en 2023, enregistrant une baisse de 2,4 % par rapport à 2022. Les poids lourds sous pavillon français représentent 57,3 % de l’activité intérieure, soit 164,2 milliards de tonnes-kilomètres, tandis que les pavillons étrangers en assurent 42,7 %. Ces données, issues de l’enquête permanente sur l’utilisation des véhicules routiers (TRM), soulignent un marché toujours compétitif mais sous pression.


Analyse du premier semestre 2024 : une reprise en question

Au deuxième trimestre 2024, l’activité intérieure des poids lourds immatriculés en France a enregistré un léger recul de 0,8 % (données CVS-CJO), après deux trimestres consécutifs de rebond (+2,7 % au premier trimestre 2024 et +1,6 % au quatrième trimestre 2023). Malgré cette stabilité relative, les volumes transportés restent bien inférieurs au pic de fin 2022 (44 milliards de tonnes-kilomètres). Ce contexte illustre la difficulté du secteur à retrouver pleinement sa dynamique dans un environnement économique incertain.


Les conducteurs : des conditions de travail en évolution

En 2023, la durée hebdomadaire moyenne de service des conducteurs de poids lourds a légèrement diminué, passant à 45 heures et 36 minutes, soit 12 minutes de moins qu’en 2022. Cette évolution reflète les efforts du secteur pour optimiser les rythmes de travail. Les grands routiers, qui consacrent 74 % de leur temps à la conduite, parcourent en moyenne 449 kilomètres par jour. En revanche, les conducteurs sur courtes distances passent 60 % de leur temps au volant, avec des journées plus compactes.


Une perspective européenne : performances et défis

À l’échelle européenne, le transport routier de marchandises a totalisé 1 887 milliards de tonnes-kilomètres en 2023, soit une baisse de 3,3 % par rapport à 2022. Le pavillon français conserve son quatrième rang européen, dominant le marché national (93 % du transport intérieur), mais reste largement devancé sur les flux internationaux, réalisés à 90 % par des pavillons étrangers. Cette situation reflète une concurrence accrue, notamment sur le cabotage et les longues distances.


Le poids des utilitaires légers dans la logistique moderne

Les véhicules utilitaires légers (VUL) complètent efficacement l’activité des poids lourds. En moyenne, ces véhicules parcourent des distances inférieures à 150 km, avec une prédominance pour les trajets urbains. Bien qu’utilisés principalement pour le transport d’outils et de marchandises, leur usage diversifié inclut également des services clients et du dépannage. Leur faible rayon d’action en fait des candidats idéaux pour l’électrification, offrant des opportunités intéressantes pour réduire l’empreinte carbone du secteur.


Des flux transfrontaliers en mutation

Le transport routier à travers les frontières françaises montre des tendances contrastées. En 2010, 4,7 millions de poids lourds en transit ont acheminé 66 millions de tonnes de marchandises, soit une productivité accrue malgré une baisse du volume total transporté. Par ailleurs, l’introduction des normes environnementales Euro IV et V a permis d’améliorer les performances écologiques de ces flux.


Enjeux et opportunités pour l’avenir

Le transport routier de marchandises demeure le pilier principal de la logistique en France, mais il fait face à des défis croissants : concurrence européenne, transition énergétique, et pression sur les coûts. Les entreprises doivent innover pour améliorer leur compétitivité, tout en répondant aux exigences environnementales et aux attentes des conducteurs.

Ce secteur en constante évolution invite donc à repenser les modèles économiques et opérationnels pour garantir sa résilience et sa durabilité.